Moins de clics, plus de soins : le vrai défi du numérique en libéral
Entre fatigue numérique et quête de sens, une nouvelle génération de logiciels médicaux redonne aux libéraux ce qu’on leur a trop longtemps pris : du temps pour soigner.

Le logiciel médical libéral vit une révolution silencieuse. Cabinets débordés, temps médical grignoté, outils trop rigides : les professionnels de santé ne veulent plus subir leur environnement numérique. Une nouvelle génération de logiciels, plus discrets et plus efficaces, pourrait bien inverser la tendance. Leur promesse : moins de clics, plus de soin.
Moins de soin, plus de clics : la fracture numérique des libéraux
La scène est devenue familière dans les cabinets de médecine de ville : un praticien jongle entre sa consultation, un écran figé, une messagerie MSSanté encombrée, et un logiciel médical qui exige cinq validations avant d’imprimer une ordonnance. Censé simplifier, le numérique est trop souvent devenu synonyme de complexité.
Selon les dernières données disponibles, un médecin libéral consacre entre sept et treize heures par semaine aux tâches administratives, soit jusqu’à un tiers de son temps de travail. Certificats divers, ressaisie d’antécédents, gestion des factures, synchronisation manuelle avec le DMP : la technique est partout, mais rarement au service de la pratique. Pire encore, 85 % des médecins interrogés estiment que cette charge nuit directement à la qualité de leur activité. Pour 73 %, elle dégrade même leur relation au soin.
Ce ressenti, partagé sur tout le territoire, pèse lourdement sur l’attractivité du métier. Il alimente une forme d’usure professionnelle, renforcée par l’impression d’avoir troqué le stéthoscope contre le clavier.
Repenser l’outil comme un partenaire silencieux
Mais la tendance pourrait s’inverser. Une nouvelle génération de logiciels médicaux commence à émerger, avec une approche radicalement différente : ne plus multiplier les fonctionnalités, mais les simplifier. Loin des plateformes tentaculaires, ces outils se concentrent sur une ambition sobre : être un véritable assistant du quotidien, qui se fait oublier.
« Je ne voulais plus d’un logiciel qu’il faut réapprendre à chaque mise à jour », raconte le Dr Leïla Benkaid, généraliste à Montpellier. « Ce que j’utilise aujourd’hui me permet d’ouvrir un dossier patient en un clic avec la carte Vitale, de générer une ordonnance complexe sans changer de fenêtre, et d’envoyer le tout sur MSSanté sans me poser de question. Ça a l’air basique… mais ça change tout. »
C’est précisément cette discrétion technologique qui fait la différence. Le bon outil est celui qui s’efface pour laisser place à la pratique médicale. Chaque seconde économisée sur une tâche administrative, c’est une minute de plus pour le soin ou, tout simplement, pour soi.
Une ergonomie née du terrain
Derrière cette transformation, une nouvelle philosophie se dessine : créer des logiciels pensés avec les professionnels de santé, et non pour eux. Plus question d’imposer des processus descendants. Désormais, les outils efficaces sont ceux qui traduisent en code les gestes métier du quotidien.
Certaines solutions vont jusqu’à proposer une interface repensée pour la pédiatrie, intégrant les courbes de croissance officielles, les examens âge-clé, les suggestions de vaccination et même le suivi développemental moteur ou émotionnel. Pas comme un “module en plus”, mais comme une logique centrale de fonctionnement.
Loin de l’accumulation de menus ou de fenêtres, ces outils se présentent comme une ligne claire : accès simplifié à la synthèse médicale, consultation des événements de santé par pathologie, codage structuré dès la saisie, génération automatique des documents… Le tout dans un seul environnement.
L’interopérabilité n’est plus une option
Dans cette nouvelle génération de logiciels, l’interopérabilité n’est plus une ambition : c’est un prérequis. Plus question pour le médecin de multiplier les plateformes. Les échanges de données s’effectuent désormais de manière fluide avec le DMP, les laboratoires, la messagerie sécurisée de santé ou les téléservices. Le professionnel peut ainsi rester dans son environnement de travail tout en assurant le lien avec l’écosystème numérique national.
C’est aussi dans cet esprit qu’émergent des systèmes capables de regrouper en temps réel les informations issues des prises en charge précédentes, d’afficher les traitements en cours, ou encore d’identifier automatiquement les documents manquants pour une prise en charge sécurisée.
L’intelligence artificielle à sa place
L’autre mutation notable réside dans l’intégration de l’intelligence artificielle. Pas celle des promesses hors-sol, mais une IA sobre, contextualisée, conçue pour soutenir la décision médicale sans jamais prendre la main.
Analyse des prescriptions, alerte en cas d’interaction médicamenteuse, suggestions de plan de soins selon le profil du patient : ces fonctions ne visent pas à remplacer le médecin, mais à lui permettre de mieux décider. Cette intelligence embarquée s’appuie sur des technologies françaises, comme Mistral, et reste transparente dans son fonctionnement.
Là encore, l’intérêt est clinique avant tout. « J’utilise les recommandations automatiques quand je le souhaite, pas à chaque fois. Mais elles sont là quand j’en ai besoin, notamment pour des patients complexes », souligne le Dr Clément, médecin généraliste en zone semi-rurale.
Co-construction et proximité : un modèle qui prend racine
Derrière ces évolutions, un point fait consensus : ce qui fonctionne, ce sont les outils nés d’un véritable travail de co-construction avec les soignants. Le design métier, l’ergonomie, l’intégration des usages réels sont devenus des éléments aussi cruciaux que la sécurité des données.
C’est la voie suivie par certains éditeurs français, à l’image de CompuGroup Medical, dont la solution Libellia illustre cette approche terrain. Développé avec des professionnels de santé libéraux, le logiciel regroupe dans une seule interface l’ensemble des fonctions essentielles du cabinet : consultation, facturation, prescriptions, suivi patient… y compris pour les spécialités comme la pédiatrie. Il s’agit d’un outil tout-en-un, mais surtout pas tout-en-trop.
Le bon logiciel ? Celui qu’on oublie
La relation entre les professionnels libéraux et le numérique reste ambivalente. Mais une chose est sûre : ce n’est plus la quantité de fonctionnalités qui séduit, c’est leur justesse. Dans un contexte de surcharge, les médecins attendent des outils capables de leur redonner du temps médical, de la clarté décisionnelle, et un confort de pratique.
Le bon logiciel n’est plus celui qui en fait le plus. C’est celui qu’on oublie dès qu’on soigne.
- Comment concevoir un logiciel médical qui s’efface derrière la pratique ?
Chez CGM, nous pensons qu’un bon outil est celui qu’on oublie dès qu’on soigne. C’est ce principe qui a guidé la conception de Libellia : une interface pensée avec les professionnels, en partant de leurs gestes métier réels. Chaque clic a été questionné, chaque écran simplifié.
Notre démarche UX repose sur la co-construction, des ateliers terrain, des tests utilisateurs en conditions réelles, et un design centré sur la fluidité. Le but : réduire la charge cognitive, pour que le numérique (re)devienne un soutien, pas une contrainte. C’est en réduisant les micro-tensions numériques qu’on contribue aussi à leur santé mentale.
- En quoi le modèle tout-en-un est devenu une nécessité pour les libéraux ?
Parce que multiplier les outils, c’est multiplier les points de friction. Aujourd’hui, un professionnel libéral n’a plus le temps d’ouvrir cinq interfaces pour gérer son cabinet. Avec Libellia, nous avons voulu proposer une solution intégrée, qui regroupe la consultation, la facturation, les ordonnances, les rappels, le télésoin… dans un seul environnement, sans surcharge.
Le tout-en-un n’est pas une promesse marketing : c’est une réponse à l’exigence de simplicité exprimée massivement par le terrain. Ce n’est pas du confort, c’est une condition de survie pour beaucoup de praticiens.
- La pédiatrie libérale a-t-elle besoin d’un numérique spécifique ?
Absolument. La pédiatrie n’est pas une déclinaison générique de la médecine générale. Elle a ses codes, ses repères, ses rythmes. C’est pour cela que nous avons développé Infansoft avec l’AFPA, partenaires depuis de nombreuses années, en partant des pratiques concrètes des pédiatres libéraux : courbes de croissance, suivi vaccinal, carnets de santé numériques, examens âge-clé…
Ce n’est pas un module ajouté, c’est un véritable environnement métier intégré, qui respecte leur façon de travailler. En facilitant les bons gestes au bon moment, Infansoft permet aussi aux pédiatres de se préserver dans un quotidien dense.
- Peut-on intégrer de l’IA médicale sans complexifier la vie des praticiens ?
C’est non seulement possible, c’est indispensable. Nous avons fait le choix d’une IA sobre et contextualisée, qui intervient uniquement quand elle apporte une vraie valeur. Pas de suggestions en cascade ou d’alertes intrusives : l’IA du logiciel de cabinet Libellia et sa déclinaison Infansoft propose, sans jamais imposer.
Elle vous aide à structurer un suivi, à anticiper une interaction médicamenteuse, à synthétiser un compte rendu mais toujours sous le contrôle du praticien. L’IA ne remplace rien, elle soutient là où c’est utile.