Congrès SCGP 2025 : trois jours pour repenser la pratique chirurgicale en gynécologie
Du 10 au 12 septembre 2025, le Beffroi de Montrouge accueillera la 22ᵉ édition des Journées de Chirurgie Gynécologique et Pelvienne (SCGP).

Pour les chirurgiens, ingénieurs biomédicaux, cadres hospitaliers et acteurs e-santé, ce congrès est bien plus qu’un rendez-vous scientifique : c’est une mise à jour stratégique sur les techniques, les outils et les organisations qui transformeront le bloc opératoire dans les prochaines années.
Présidé par le Pr Jean Lévêque, chirurgien reconnu pour son expertise au-delà de la Bretagne, l’événement mettra en lumière quatre fronts majeurs de la spécialité : endométriose, cancérologie gynécologique, fertilité, robotique et intelligence artificielle. Le tout avec un objectif clair : permettre aux professionnels de retourner au bloc avec des solutions concrètes et validées scientifiquement.
SCGP : de la cœlioscopie pionnière à la chirurgie augmentée
Créée en 2005 de la fusion de la Société Française d’Endoscopie Gynécologique (SFEG) et de la Société Internationale Francophone de Chirurgie Pelvienne (SIFCP), la SCGP a longtemps été le porte-voix de la cœlioscopie en France. Rapidement, son champ s’est élargi à toutes les techniques gynécologiques : hystéroscopie, chirurgie vaginale, urogynécologie et oncologie.
Aujourd’hui, elle est l’interlocuteur privilégié du Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF) pour tout ce qui touche à la chirurgie, et un relais de l’European Society for Gynaecological Endoscopy (ESGE) grâce à un partenariat qui ouvre à ses membres un accès direct aux standards et innovations européens.
Cette trajectoire illustre un mouvement plus large : celui d’une chirurgie gynécologique en perpétuelle adaptation face à l’évolution des pathologies, des attentes sociétales et des outils technologiques. L’édition 2025 du congrès est à ce titre un révélateur : l’intégration de l’IA et de la robotique n’est plus une perspective, mais une réalité à gérer au quotidien.
Un programme construit pour l’impact terrain
Le congrès SCGP 2025 se distingue par la volonté d’articuler formation pratique, mise en perspective scientifique et réflexion sur les usages.
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Mercredi 10 septembre : place aux pré-courses, centrées sur la robotique. Les participants pourront suivre des ateliers sur l’hystérectomie robot-assistée pas-à-pas, l’utilisation du robot SP ou encore l’acquisition d’autonomie sur simulateur. Les sessions DPC, comme celle dédiée aux pathologies vulvaires avec reconnaissance d’images, permettront d’acquérir des compétences immédiatement transposables au bloc.
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Jeudi 11 septembre : ouverture officielle avec une conférence inaugurale sur l’IA en chirurgie gynécologique. La matinée sera marquée par une session live surgery, donnant aux congressistes une vision en temps réel de l’utilisation du robot Hugo RAS ou de techniques avancées en endométriose. Les thématiques couvriront également les liens entre endométriose et cancérogenèse, les approches pour préserver la fertilité et les alternatives médicales à la chirurgie.
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Vendredi 12 septembre : une journée tournée vers l’innovation technique et le renouvellement des générations. Les hystérectomies par VNOTES, robotique et nouvelles énergies (Ligasure Hook, MetraBagpro) seront détaillées, tout comme les traitements mini-invasifs des fibromes par radiofréquence. La compétition 180 SurgX permettra à de jeunes praticiens de défendre leurs travaux scientifiques en trois minutes.
Endométriose, fertilité et oncologie : les fronts cliniques prioritaires
L’endométriose reste l’une des pathologies les plus complexes à diagnostiquer et traiter. Malgré une meilleure reconnaissance médiatique et politique, elle souffre encore d’un retard diagnostique moyen de 7 ans en France. Le congrès mettra en avant des approches intégrant imagerie avancée, chirurgie ciblée et stratégies de préservation de la fertilité.
La cancérologie gynécologique, elle, évolue vers une personnalisation accrue des gestes chirurgicaux et une réduction des séquelles fonctionnelles. Les sessions de 2025 aborderont la rationalisation des indications opératoires, les innovations en reconstruction pelvienne et les outils d’aide à la décision assistés par IA.
Quant à la chirurgie de la fertilité, longtemps marginalisée, elle bénéficie désormais de techniques mini-invasives plus sûres et efficaces. Le fait qu’une session entière lui soit consacrée au SCGP 2025 envoie un signal fort : améliorer les taux de fertilité post-opératoires devient un objectif stratégique au même titre que l’éradication de la maladie.
Robotique et intelligence artificielle : du concept à l’intégration clinique
Si la robotique chirurgicale a déjà fait ses preuves en termes de précision et de confort opératoire, la question qui se pose aujourd’hui est celle de son intégration dans l’ensemble du parcours de soins. L’édition 2025 donnera à voir des démonstrations live, mais aussi des retours d’expérience sur la courbe d’apprentissage, le financement et la coordination interprofessionnelle.
L’intelligence artificielle fera également l’objet d’un traitement concret : analyse peropératoire d’images, reconnaissance automatisée des structures anatomiques, prédiction des complications. Les échanges porteront aussi sur les enjeux éthiques : comment s’assurer que l’IA reste un outil d’aide et non de substitution à la décision chirurgicale ?
Pour les professionnels présents, ces sessions permettront de repartir avec des clés pour évaluer, adopter ou challenger les solutions proposées par l’industrie, en gardant comme fil rouge la pertinence clinique et l’acceptabilité par l’équipe soignante.
Un congrès qui dépasse le bloc opératoire
La SCGP 2025 élargit son audience au-delà des chirurgiens. Une journée dédiée aux IBODE et aux assistantes médicales est prévue, centrée sur la place de chacun dans le parcours opératoire, l’adaptation aux innovations et la prévention de l’épuisement professionnel.
La dimension sociétale n’est pas oubliée : la course-marche pour la santé des femmes organisée le jeudi soir mobilisera la communauté médicale autour d’EndoFrance, rappelant que l’expertise technique n’a de sens que si elle se traduit par un bénéfice concret pour les patientes.
Enfin, la session francophone internationale illustre la volonté de tisser des liens au-delà des frontières, pour partager données et pratiques dans un cadre linguistique commun, propice aux échanges riches et opérationnels.
Le congrès SCGP 2025 ne se contente pas de présenter des innovations techniques. Il met en perspective leur impact sur la pratique quotidienne, l’organisation hospitalière et la relation avec les patientes. Dans un contexte où la chirurgie gynécologique est appelée à se réinventer face à la pression technologique, à la demande sociétale et aux contraintes économiques, ces trois jours à Montrouge offriront aux participants un avantage décisif : celui d’être à la fois à jour et en avance.