Healthy Mind entre dans une nouvelle dimension avec Rescape Innovation
Healthy Mind s’ancre au Royaume-Uni avec le rachat de Rescape Innovation, pionnier local de la réalité virtuelle thérapeutique. Une manœuvre stratégique pour faire des thérapies digitales une nouvelle norme de soin.
L’alliance franco-britannique qui change la donne
La santé mentale et la gestion de la douleur n’ont jamais été aussi politiques. En rachetant la start-up britannique Rescape Innovation, la société française Healthy Mind franchit une étape décisive : transformer l’expérimentation en déploiement massif. Objectif affiché : accélérer la diffusion de la réalité virtuelle thérapeutique dans les hôpitaux européens, et surtout au Royaume-Uni, où Rescape a déjà séduit plus de 100 établissements du NHS.
Ce rachat, annoncé fin août 2025, dépasse le simple mouvement de consolidation. C’est le signal d’un changement d’échelle : celui d’un acteur français qui assume son ambition mondiale avec une approche scientifique, pragmatique et profondément ancrée dans le soin.
De la douleur au bien-être : la VR thérapeutique sort du laboratoire
Fondée en 2017, Healthy Mind s’est imposée sur un terrain exigeant : celui des thérapies digitales non médicamenteuses. Ses environnements immersifs, utilisés dans de nombreux services hospitaliers français, accompagnent la réduction de la douleur, du stress et de l’anxiété notamment en chirurgie, oncologie, soins palliatifs et rééducation.
Avec Rescape Innovation, l’entreprise enrichit sa bibliothèque à plus de 200 expériences immersives. C’est aujourd’hui l’offre la plus complète du marché. Des forêts galloises aux plages bretonnes, ces mondes virtuels sont pensés pour détourner l’attention du cerveau, favoriser la relaxation et limiter la perception de la douleur.
Mais au-delà du concept, ce qui fait la force de Healthy Mind, c’est sa rigueur clinique : chaque contenu est conçu avec des médecins et validé par la recherche scientifique.
Quand l’innovation sert une cause éthique
Ce rapprochement repose sur une conviction simple : l’innovation n’a de sens que si elle sert le soin. « Ce n’est pas une fusion marketing », souligne Timothée Cabanne, CEO de Healthy Mind. « C’est une convergence autour d’une mission commune : mettre la technologie au service de la relation soignant-patient. »
L’entreprise britannique apporte son ancrage local, ses partenariats avec le NHS et sa crédibilité auprès des professionnels de santé. Healthy Mind, elle, apporte la recherche, la structure et la profondeur scientifique.
Ensemble, elles préparent la nouvelle génération de solutions immersives certifiées, capables de s’intégrer directement aux protocoles de soins.
Un marché qui passe à la vitesse clinique
Le marché de la réalité virtuelle thérapeutique n’est plus un gadget. Selon les dernières projections, il pèsera plus de 9,5 milliards de dollars d’ici 2030. Et la France, longtemps en retrait, rattrape son retard grâce à des acteurs comme Healthy Mind, HypnoVR ou Wefight. Mais le défi reste le même : convaincre les hôpitaux et les soignants de passer du test ponctuel à l’usage quotidien.
C’est là que cette acquisition prend tout son sens : Rescape a déjà intégré la VR dans des parcours standardisés de prise en charge au sein du NHS, notamment pour les soins intensifs et la pédiatrie. Un savoir-faire rare, qui complète parfaitement la méthode française : centrée sur la preuve, l’ergonomie et la conformité médicale.
L’expérience patient au cœur du dispositif
Dans les blocs opératoires comme dans les chambres de rééducation, les résultats sont tangibles :
- Moins de sédatifs et d’anxiolytiques utilisés pendant les soins,
- Une meilleure tolérance des procédures douloureuses,
- Et surtout, des soignants plus sereins, qui retrouvent du temps relationnel.
Healthy Mind s’adresse aujourd’hui à un double public : les établissements de santé qui cherchent à améliorer la qualité de vie au travail (QVT), et les particuliers qui utilisent la VR pour gérer le stress ou le sommeil. Cette hybridation entre soin et bien-être, autrefois suspecte, devient un standard dans les approches de santé globale.
Entre la France et le Royaume-Uni, une vision commune du soin augmenté
Pour Matt Wordley, fondateur de Rescape, ce rachat est une continuité naturelle : « Nous avons bâti Rescape sur la confiance des équipes hospitalières. Healthy Mind apporte une échelle et une profondeur clinique qui permettront de déployer la VR thérapeutique bien au-delà de nos frontières. »
Derrière cette alliance franco-britannique, se dessine une vision commune :celle d’une médecine augmentée, où la technologie ne remplace pas le soignant, mais l’aide à mieux soigner. Une approche centrée sur l’empathie, l’autonomie et la responsabilité, loin de la course aux gadgets immersifs que l’on voit encore sur le marché.
Et après ? Vers la standardisation des thérapies digitales
L’enjeu n’est plus de convaincre que la VR fonctionne, les études cliniques le prouvent, mais d’intégrer ces solutions dans les référentiels de soins. Avec ce rachat, Healthy Mind prend une longueur d’avance dans la construction d’un cadre européen de thérapies digitales validées, où la réalité virtuelle, les données biométriques et l’IA convergent.
Le groupe prévoit d’étendre son modèle à d’autres pays d’Europe du Nord dès 2026, avant de viser les États-Unis à l’horizon 2028. Un pari ambitieux, mais cohérent avec sa stratégie : combiner rigueur scientifique, innovation maîtrisée et diffusion large.
L’immersion au service de l’humain
Healthy Mind continue de tracer sa voie là où beaucoup se sont contentés de promesses. En rachetant Rescape, elle prouve qu’il est possible de concilier innovation technologique et impact clinique, croissance et éthique, internationalisation et proximité terrain.
Le message adressé au secteur est clair : la réalité virtuelle n’est plus une curiosité, c’est une composante à part entière du soin moderne. Et dans ce nouveau paysage thérapeutique, les émotions, la confiance et l’humain restent les meilleurs capteurs du progrès.
