Accident mortel sur l’A8 : deux infirmières perdent la vie, percutées par un chauffard sous stupéfiants
Jeudi 26 juin, à 7h40, un accident frontal sur l’autoroute A8, au niveau du Cannet (Alpes-Maritimes), a coûté la vie à trois personnes. Selon la préfecture, une voiture aurait franchi le terre-plein central avant de percuter de plein fouet un autre véhicule roulant en sens inverse.

Parmi les victimes : deux femmes d’une trentaine d’années, infirmières varoises. Elles covoituraient depuis leur domicile pour rejoindre leur poste à Mougins. Décédées sur le coup. Dans l’autre véhicule, le conducteur est mort, tandis que son passager est en urgence absolue. Sur place, les gendarmes ont retrouvé une bouteille de protoxyde d’azote. Le conducteur était également alcoolisé et positif à la cocaïne.
Soignants itinérants, mais sans protection
Ce drame, aussi brutal que symbolique, remet en lumière les risques ignorés de la mobilité professionnelle des soignants. Chaque jour, des milliers d’infirmier·es prennent la route pour se rendre dans des établissements, parfois à plus d’une heure de chez eux. Horaires décalés, fatigue post-garde, routes secondaires ou autoroutes à grande vitesse : c’est un angle mort de la politique de santé que personne ne regarde en face.
Les deux victimes n’étaient pas “en service”. Elles étaient en route pour l’être. Et pourtant, rien n’est prévu pour sécuriser ces trajets répétés : pas d’aide à la mobilité, pas de prévention ciblée, pas de reconnaissance spécifique dans les statistiques de risques professionnels.
On parle souvent de fidéliser les soignants. Mais combien mourront encore sur la route entre leur maison et l’hôpital avant que la sécurité des trajets ne devienne un enjeu à part entière de la qualité de vie au travail ?