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Cyberattaque : une salle mobile pour relancer l’hôpital, déployée par le GHT du Vaucluse

Un caisson mobile pour restaurer en urgence le système informatique d’un hôpital victime de cyberattaque : c’est l’idée concrète, testée dans le Vaucluse, d’une “cleanroom” déployable en moins de deux heures. Une première en France, soutenue par l’ARS PACA.

Une salle de secours prête à redémarrer les soins

Quand un hôpital est paralysé par une cyberattaque, la priorité n’est pas de tout réparer mais de soigner. C’est pour répondre à cet enjeu que le GHT du Vaucluse a conçu une cleanroom mobile, véritable salle de secours informatique pensée pour relancer rapidement les systèmes critiques hospitaliers en cas de crise. Ce dispositif innovant, déployable en moins de deux heures, s’inscrit dans une stratégie régionale portée par l’ARS PACA, le Grades Région Sud, et la DNS via le programme Care.

Ce dispositif innovant prend la forme d’un caisson informatique sécurisé, conçu pour être déployé rapidement sur n’importe quel établissement du territoire. Il permet de restaurer les fonctions critiques du système d’information hospitalier DPI, prescription, laboratoire, bloc, imagerie sans attendre des jours, ni dépendre de chaînes d’approvisionnement.

“L’idée est née en voyant des établissements tomber, chercher désespérément du matériel, et devoir repasser au papier pendant des semaines”, explique Emmanuel Canes (Dell Technologies), partenaire du projet aux côtés de Heliaq (ex-Koesio). Avec cette cleanroom, “on redémarre en quelques heures, voire quelques minutes, même en mode dégradé”.

Une logique organisationnelle avant tout

Au-delà de l’équipement, le projet pose la question de la hiérarchisation des soins numériques. Une réflexion également portée à l’échelle nationale, comme l’a rappelé le 12e Conseil du Numérique en Santé, qui fait de la résilience des systèmes hospitaliers un axe prioritaire. “On ne va pas redémarrer la GRH, mais on doit rendre fonctionnel ce qui permet aux soignants d’agir : prescriptions, réanimation, stérilisation, blocs”, précise Géraldine Cornet-Gicquel, DSI de l’ARS PACA. Le système est isolé du réseau compromis pour éviter toute propagation, et conçu pour être pris en main par un informaticien non spécialiste.

Cette logique “agnostique” permet une meilleure adaptabilité. “Chaque établissement a son propre écosystème, mais le but est que la cleanroom soit simple, accessible, mobile”, ajoute Audrey Mathurin (Heliaq). Pour Benoît Bresson, directeur du Grades Région Sud, il s’agit d’un “projet d’organisation” plus que d’un gadget technique : il engage la montée en compétence des équipes locales et suppose des exercices réguliers pour être opérationnel.

À retenir

La cleanroom du GHT du Vaucluse ne prétend pas tout sauver, mais elle permet de sauver du temps et donc potentiellement des vies. En remettant les outils numériques essentiels dans les mains des soignants en quelques heures, elle change la donne sur un point central : la résilience numérique des hôpitaux face aux cybercrises.

Mickael Lauffri

Passionné par l'innovation technologique et l'impact de la science sur la médecine, je suis rédacteur spécialisé dans le domaine des technologies médicales.

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