Etats-Unis : Stryker alerte sur 200 millions de dollars de surcoûts douaniers
Stryker, géant mondial des dispositifs médicaux, vient d’annoncer une baisse anticipée de 200 millions de dollars de ses bénéfices pour 2025.

En cause : les droits de douane actuellement en vigueur sur les importations, notamment en provenance de Chine, du Canada et du Mexique. Un coup dur pour un secteur déjà sous pression entre inflation, logistique instable et tension géopolitique.
Lors d’une conférence téléphonique avec les investisseurs, le directeur financier Preston Wells a précisé que cette estimation se basait sur les tarifs douaniers en place, sans tenir compte d’éventuelles évolutions — notamment une suspension temporaire de 90 jours décidée récemment par l’administration Trump. Pour mémoire, certains produits chinois sont actuellement frappés d’un droit de 145 %, tandis que les produits non conformes à l’accord USMCA écopent de 25 %, et la plupart des importations subissent une taxe de 10 %.
Pour les industriels, cette annonce confirme que les arbitrages géopolitiques peuvent impacter directement les marges. Optimiser les chaînes d’approvisionnement, sécuriser les sources multiples et intégrer la fiscalité douanière dans les prévisions deviennent des impératifs stratégiques.
Malgré ce contexte, Stryker relève légèrement ses objectifs de croissance organique (8,5 à 9,5 %), grâce à une dynamique commerciale soutenue, une politique de prix proactive et une optimisation continue de la chaîne d’approvisionnement. Mais le bénéfice net par action ajusté est revu à la baisse, de 25 cents, pour s’établir entre 13,20 et 13,45 dollars.
Interrogé sur l’origine géographique précise de l’impact, Wells est resté évasif, tout en rappelant que seulement 2 % de l’activité du groupe se déroule en Chine. Aucune réorganisation majeure de l’outil de production n’est envisagée à court terme, mais des approvisionnements redondants sont à l’étude pour limiter la vulnérabilité face aux fluctuations douanières.
Pour le PDG Kevin Lobo, le message est clair : sans ces surcoûts douaniers, les résultats auraient été meilleurs. Et en cas de retrait des droits de douane, « nous aurions augmenté nos bénéfices sans aucun doute ».